Description
BEL ENSEMBLE concernant "La Maison Coquillage", projet de maison bulle de l'architecte utopiste suisse Pascal Haüsermann.
Comprend :
- Le rare prospectus illustré de présentation de la Maison Coquillage (7 rue Lincoln Paris 8)
- Le plan imprimé du Pavillon Type 100 m2 - Echelle 1:50, daté de septembre 1967, signé et tamponné par Häusermann et comprenant plusieurs retouches au crayon.
- Le plan imprimé du sous-sol du Pavillon Type 100 m2 - Echelle 1:50, daté de septembre 1967, signé et tamponné par Häusermann. Quelques retouches au crayon.
- Deux plans de demande de permis de construire sur le « Terrain sis commune de Valpuiseaux - 91 Essonne" "Lieu dit Le Mocques Bouteille", imprimé par la Maison Coquillage.
- Deux petits plans reproduits présentant le Coquillage Type 80m2 et 100 m2.
- Un dossier : Devis par la Maison Coquillage, 18 pages tapuscrites détaillant la maçonnerie, le béton armé, le revêtement, les serrureries, les menuiseries…. et une récapitulation chiffrée des différents postes.
- Une photographie originale montrant un pavillon terminé.
- Deux cartes de l’Institut géographique national permettant de situer le projet.
Le projet, pourtant très abouti, semble n'avoir jamais été réalisé ; il fut vraisemblablement refusé par la commune, comme nombre des projets d'Häusermann.
Pionnier de l'architecture organique, Pascal Haüsermann contribue, dès la fin de ses études à l'Université de Genève, au développement des techniques de béton projeté, utilisées aux États-Unis depuis le début du XXe siècle. La Maison Coquillage, réalisée en voile de béton projeté sur treillis métallique, constitue un témoin de cet aspect de son travail. Exposé à Floralies (Orléans-la-Source) en 1967, un prototype obtient le premier prix du concours "La Maison Marie-Claire". Une maison Coquillage, réalisée en 1968 à Méry-sur-Cher, sert aujourd'hui d'atelier à l'artiste-plasticienne Cécile Le Talec.
Avec les travaux de Ionel Schein et Alison et Peter Smithson, nottamment, le milieu de l'architecture connaît dès la fin des années 50 un nouvel engouement pour la matière plastique. Pascal Haüsermann entreprend, avec sa compagne Claude Costy, des recherches sur l'architecture modulaire en bulles et coques plastiques, préfabriquées en usine puis transportées sur site. Leur travail ne se limite pas à la conception d'habitations individuelles : Haüusermann et Costy envisagent au contraire une structure de cellules plastiques interconnectées en constante évolution, articulée autour autour de "points de fixation" (lieux commun de loisir, de culture, de travail...) Dans cette optique, le couple s'attèle dès 1972 à la construction d'un nouveau quartier pour la ville de Douvaine (Haute Savoie) ; il en reste aujourd'hui quelques ensembles.
Membre du Groupe International d'Architecture Prospective, fondateur de l'association Habitat Évolutif, Haüsermann prône une participation plus directe des habitants dans le développement de leur environnement. Ses propositions séduisent : les journaux sont intrigués par "la maison-oeuf, habitation de l'homme de demain", et l'architecte reçoit de nombreuses commandes. Mais il se heurte bien souvent à des refus de permis de construire. En 1990, il s'établit en Inde, où ses projets n'aboutissent pas davantage ; il meurt à Madras en 2011.
En dépit de ses difficultés à faire accepter ses projets par les communes, Haüsermann parvint à compléter quelques commandes : en plus d'habitations individuelles, il construisit entre autres le Balcon Belledone, centre de loisirs bâti à plus de 1200 mètres d'altitude (Sainte-Marie-du-Mont), le Club Tekki (Paris, aujourd'hui détruit), ou encore la Permanence médicale "Cornavin" de Genève.
Ensemble rare, la majeure partie des archives de Pascal Haüsermann étant conservée à la Frac Centre-Val de Loire.