Description
Lettre autographe signée adressée à Max-Pol Fouchet.
René Char évoque le voyage de Max-Pol Fouchet en Amérique, la revue Empédocle dirigée par Jean Vagne, dont le premier numéro avait paru en avril 1949, et sa pièce de théâtre Claire.
"L'Isle-sur-sorgue
05 oct 1949
Bien Cher Max-PolN'ayant pas ton adresse en Amérique, je dirige ma lettre sur Paris avec prière de faire suivre.
J'espère que l'hiver ne se passera pas sans que tu apparaisses un peu près de nous.
J'ai eu le plaisir de faire la connaissance cet été à Paris de Georges Schéadé, sympathique et vraiment poète. C'était bien dommage ton absence, lors de notre rencontre ! Es-tu satisfait de ton travail en Amérique ? Si tu as quelque texte de toi à publier, n'oublie pas qu'"Empedocle" sera heureuse de le compter à son sommaire. Je t'ai envoyé en juillet "Claire", un petit délassement paru chez Gallimard. Tu l'auras reçu, n'est-ce pas ?
Tout affectueusement à toi
René Char"
Entré en Résistance dès 1942 sous le nom de "Capitaine Alexandre", René Char, révolté par la censure de Vichy et de Berlin, fit le voeu de ne plus publier ses poèmes dans la France occupée. Il collabora néanmoins dès 1944 à la revue Fontaine dirigée par Max-Pol Fouchet, basée à Alger et résolument hostile au régime de Vichy. Char resta fidèle à Fontaine lorsque, au lendemain de la Libération, la revue s'installa à Paris, et contribua à 5 de ses numéros, non seulement comme poète mais aussi comme chroniqueur. Fontaine publia, entre autres, les premiers extraits des Feuillets d'Hypnos (1945) ainsi que Le Poème pulvérisé (1947).
Max-Pol Fouchet, avec lequel Char nourrira une importante correspondance, le décrira comme "un grand poète, un maître de dignité, de liberté, de rectitude, un maître dont la morale épouse la poésie et la poésie la morale" (Jacques Chirac, "René Char", La revue des deux mondes, juillet 1989, p. 17)
[1] f. recto manuscrit à l’encre noire