Description
Lettre autographe signée à Max-Pol Fouchet au sujet d'un poème à paraître dans la revue Fontaine, dirigée par ce-dernier.
"L'Isle-sur-sorgue - Vaucluse
29 sept. 47Cher Max-Pol,
Voici un texte pour "Fontaine". Rien n'y est laissé au hasard si ce n'est le grand hasard lui-même. S'il te plait, fais qu'on en soigne la composition : gros caractères, blancs importants entre les paragraphes. Ce poème est une sorte de "poumon pour intriguer ou passionner les visages". Mais y réussit-il ? Voilà !
Un mot de toi me fera plaisir : car tu t'es perdu [*et tu m'as perdu] dans l'étéAffectueusement
René Char"
Entré en Résistance dès 1942 sous le nom de "Capitaine Alexandre", René Char, révolté par la censure de Vichy et de Berlin, fit le voeu de ne plus publier ses poèmes dans la France occupée. Il collabora néanmoins dès 1944 à la revue Fontaine dirigée par Max-Pol Fouchet, basée à Alger et résolument hostile au régime de Vichy. Char resta fidèle à Fontaine lorsque, au lendemain de la Libération, la revue s'installa à Paris, et contribua à 5 de ses numéros, non seulement comme poète mais aussi comme chroniqueur. Fontaine publia, entre autres, les premiers extraits des Feuillets d'Hypnos (1945) ainsi que Le Poème pulvérisé (1947).
Max-Pol Fouchet, avec lequel Char nourrira une importante correspondance, le décrira comme "un grand poète, un maître de dignité, de liberté, de rectitude, un maître dont la morale épouse la poésie et la poésie la morale" (Jacques Chirac, "René Char", La revue des deux mondes, juillet 1989, p. 17)
[1] f. recto manuscrit à l’encre noire.