Description
Lettre autographe signée à Max-Pol Fouchet au sujet de la mise en page de l'un de ses poèmes dans la revue Fontaine.
"Mon cher Max-Pol
Je commençais à être inquiet, ton silence persévérant. Rassure-moi sur ta convalescence.
Voici les épreuves corrigées. Veille, je te prie à ce que mes indications soient suivies et observées. C'est très important pour l'intelligibilité du texte. Tel, c'est une masse compacte, il faut l'aérer, faire circuler le vide blanc entre chaque phrase, sérieusement, avec largesse. Je te recommande tous ces soins.De toute coeur à toi
René Char
l'Isle 24 oct 47
PS : J'aimerai bien que tu m'envoies une nouvelle et dernière épreuve, après correction"
Entré en Résistance dès 1942 sous le nom de "Capitaine Alexandre", René Char, révolté par la censure de Vichy et de Berlin, fit le voeu de ne plus publier ses poèmes dans la France occupée. Il collabora néanmoins dès 1944 à la revue Fontaine dirigée par Max-Pol Fouchet, basée à Alger et résolument hostile au régime de Vichy. Char resta fidèle à Fontaine lorsque, au lendemain de la Libération, la revue s'installa à Paris, et contribua à 5 de ses numéros, non seulement comme poète mais aussi comme chroniqueur. Fontaine publia, entre autres, les premiers extraits des Feuillets d'Hypnos (1945) ainsi que Le Poème pulvérisé (1947).
Max-Pol Fouchet, avec lequel Char nourrira une importante correspondance, le décrira comme "un grand poète, un maître de dignité, de liberté, de rectitude, un maître dont la morale épouse la poésie et la poésie la morale" (Jacques Chirac, "René Char", La revue des deux mondes, juillet 1989, p. 17)
[1] f. bleuté manuscrit au recto à l’encre noire