Description

ENSEMBLE DE TROIS DOCUMENTS ORIGINAUX par le Chevalier de Boufflers.
"Abbé libertin, militaire philosophe, diplomate chansonnier, émigré patriote, républicain courtisan" selon Rivarol, Stanislas Jean de Boufflers, marquis de Remiencourt, plus souvent appelé le chevalier de Boufflers (1738-1815), écrivit des pièces fugitives, un voyage en Suisse, quelques éloges académiques et un Traité sur le libre arbitre.
Jeune, il fréquenta Jean-Jacques Rousseau dans le salon de la maréchale du Luxembourg, et l'auteur des Confessions le décrira en ces termes: "Il a beaucoup de demi-talents en tout genre, il fait très bien de petits vers, écrit très bien de petites lettres, va jouaillant un peu du sistre, et barbouillant un peu de peinture au pastel"

-  Dessin original à l'encre - Scène antique - annotation manuscrite ancienne : dessin fait à la plume par le chevaliers de Boufflers 1782, encre sur papier (105 x 75 mm) montée sur un feuillet d'album.

- Poème autographe signé - encre sur papier (105 x 75 mm) monté sur un feuillet d'album. :

"Dans le cours de la vie humaine
où saisir le point du bonheur ?
Pour le plaisir bravant la peine
jeune, avec la plus vive ardeur
de l'amour et des arts j'ai recherché la palme ;
rien ne me trouble vieux, mais vieux rien ne me plait ;
j'avais l'intérêt sans le calme,
j'ai le calme sans l'intérêt"

- Une lettre autographe à sa bien aimée, datée du 11 juin 1781 - sur le passage l'empereur Joseph II, lors de son  voyage de dans les Pays-Bas - encre sur papier (153 x 192 mm) montée sur un feuillet d'album. :

" Si je t'aimais moins grand enfant je t'aurais écrit plus tôt mais tu es tout ce que je [délaisse] comme l'enfant de la maison qu'on fait passer après tout le monde. Mande moi de te tes nouvelles j'en ai plus besoin que toi des miennes, je suis une bastille et toi un château de cartes, c'est la seule comparaison avantageuse que je puisse faire  entre nous et celle qui me plait le moins. 
L'empereur est venu de matin incognito à Dunkerque, il est entré par une porte devant laquelle j'exerçais un bataillon de mon régiment. Il a fait le tour de la ville en voiture, il s'est promené sur le port sous la conduite d'un petit bourgeois et n'a parlé qu'a des matelots. Je n'ai vu son passage qu'après son départ, il allait a Ostende par l'estran, j'ai fait semblant d'aller visiter des forts sur la plage où j'ai du monde, et je l'ai joint et vu en chemin. Mais comme il parait que son voyage avait un objet purement maritime, il m'a moins bien traité que les matelots et je n'en ai pu obtenir que deux grands coups de chapeau. 
[…]
Adieu prodige de longueur, je t'aime depuis les pieds jusqu'à la tête tant que cela peut s'entendre. "