Description

MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ COMPLET du livret de l'opéra en trois actes écrit pour l'une des membres du groupe des Six, Germaine Tailleferre.

Composée à partir de 1957, très librement adaptée du conte d’Andersen, La Petite Sirène est crée le 30 septembre 1960 à l'ORTF (Radio-France) par l'Orchestre lyrique dirigé par Michel Le Conte. Il contient, pour la première fois dans l'œuvre de Germaine Tailleferre, des passages doédécaphoniques, composition qu'elle ne réitérera que pour sa sonate pour clarinette solo la même année.

Le manuscrit se compose de quatre parties rendant compte de l'évolution de l'écriture du livret :

- Première version d'un plan détaillé en cinq parties (l'opéra en comportera que 3 actes) sous un autre titre , Plan de la petite Ondine Ier Version (2,5 pages).
- Deux versions différentes d'un dialogue entre La Petite Ondine, La soeur, la tante et la mère, concernant l'attitude de Ondine, son isolement. (5 pages)
- Synopsis du livret de la petite Sirène - Livret de Philippe Soupault inspiré d'un conte d'Andersen - Musique de Germaine Tailleferre : synopsis détaillé en trois actes (2,5 pages), suit une liste des Personnages selon leur présence dans chaque acte (1 page).
- Livret complet de l'opéra en 3 actes. (19 pages), signé Philippe Soupault in-fine, avec de nombreuses ratures, correction et repentis.

Ces quatre parties furent reliées ensemble par l'auteur et s'ouvrent sur une page de titre qui date la création en 1957-1958 et dédit le livret à Nelly Kalpan.
Philippe Soupault surnommait Nelly Kaplan la petite sirène et Ondine ; ils furent particulièrement proches et échangèrent une abondante correspondance, dans laquelle Soupault lui révèle avoir nourri pour l'opéra des projets ambitieux :

J'ai vu Hirsch (opéra) hier à 17h. Il est intéressé par la petite sirène mais veut que la petite sirène soit à la fois chanteuse et danseuse. Très aimable mais les sourires nous savons ce qu'ils signifient. G. Taillefere [compositrice de La petite sirène] qui est une grande amie de Picasso va lui demander les décors. J'ai accepté pour la publicité. (1958)

Kaplan écrit le premier témoignage qui ouvre  le Cahiers Soupault I avec , Je vous salue Philippe, plein de révolte :

"Dans un de ses textes (que je crois inédit), La Petite Ondine, un "opéra fabuleux", son héroïne chante : «Je n'ai peur que de devenir ce que vous êtes et que vous deviendrez.»
Avis aux amateurs...
Puis, dans une autre page du livret, la Petite Ondine invective: « Vous voulez, que je reste près de vous pour pouvoir m'aimer à votre façon (...) Et moi je veux que vous m'aimiez à ma façon, pour que je sois libre de ne pas être esclave de votre amour. Aimez-moi, pour que je sois libre.
Le chœur: Nous t'aimons.
La Petite Ondine: Mais m'aimez-vous assez, pour que je ne vous aime pas?»