Description
ÉDITION ORIGINALE.
Premier livre de l'auteur paru sous le pseudonyme du défunt Joseph Delorme et présenté ainsi :
"L'ami dont nous publions les œuvres nous a été enlevé bien jeune, il y a environ 5 mois. Peu d'heures avant de mourir, il a légué à nos soins un journal, où sont consignées les principales circonstances de sa vie, et quelques pièces de vers consacrées presque toutes à l'expression de douleurs individuelles".
L'ouvrage, bien que confidentiel, eut une influence majeure sur le jeune Baudelaire et sur la genèse des Fleurs du mal. Baudelaire appréciait particulièrement les "poèmes parisiens" et notamment Les rayons jaunes, dont certaines parties abordent des thèmes qui lui sont chers :
[…]
La lampe brûlait jaune, et jaune aussi les cierges ;
Et la lueur glissant aux fronts voilés des vierges
Jaunissait leur blancheur ;
Et le prêtre vêtu de son étole blanche
Courbait un front jauni, comme un épi qui penche
Sous la faux du faucheur.
Baudelaire partagea son engouement avec Sainte-Beuve dans des missives devenues célèbres :
"le soir après le dîner je relis Joseph Delorme avec Malassis. Décidément vous aviez raison ; Joseph Delorme c'est les Fleurs du mal de la veille. La comparaison est glorieuse pour moi vous aurez la bonté de ne pas la trouver offensante pour vous." (15 mars 1865)
"L'espoir de pouvoir montrer, l'un de ces jours, un nouveau Joseph Delorme accrochant sa pensée rhapsodique à chaque accident de sa flânerie et tirant de chaque objet une morale désagréable." (15 janvier 1866)
Peu courant.
Reliure moderne, demi-chagrin vert à coins, dos lisse orné de filets dorées, tête dorée, couverture et dos non conservés. Dos éclairci.