Description
"Amants, heureux amants" précédé de "Beauté, mon beau souci" et suivi de "Mon plus secret conseil".
ÉDITION ORIGINALE.
Exemplaire du service de presse.
Envoi autographe signé à Marguerite Audoux :
"à Marguerite Audoux,
son viel ami,
V. Larbaud"
"Une de nos premières visites, ici, a été pour le couvent de Marie‑Claire. Nous avons réussi à le trouver, du moins nous le croyons. Nous étions très émus à l'idée d'être là, je vous assure ."
En novembre 1910, quelques jours avant le prix Fémina, Larbaud et Fargue sillonaient le Cher au volant de Kasie — l'automobile de Larbaud — dans une sorte de pèlerinage, "bien beau et bien douloureux" à la rencontre des lieux d'enfance de Margueritte Audoux.
Dès la lecture du manuscrit de Marie-Claire, Larbaud avait été ébloui par le style de l'autrice et il prêta sa main, et sa belle écriture, pour une remise au propre destinée à Mirbeau.
Leur première rencontre eut lieu en 1908 par l'intermédiaire de Charles-Louis Philippe, Larbaud était alors un quasi inconnu. Découvreur zélé d'auteurs étrangers et traducteur appliqué, il avait reçu une voix au Goncourt 1908 — de Mirbeau — pour ses Poèmes par un riche amateur . Sa véritable entrée dans les lettres françaises rejoue en quelque sorte celle de Marguerite Audoux : un an après Marie-Claire , sous les hospices de Mirbeau (encore une fois), il publie aussi un roman d'enfance, Fermina Marquez (1911), dont l'aristocratique simplicité du style lui vaut quatre voix au Goncourt.
Leur proximité littéraire se double d'une véritable amitié, et, comme il le fera plus tard pour Joyce et pour Beckett, Larbaud aide matériellement Audoux tandis qu'elle s'occupe de ses
affaires domestiques lorsqu'il est en déplacement . Audoux lit les oeuvres de Larbaud avec application et passion, le soutien et l'encourage : "je trouve que vous gagnez bougrement en force, dans l'expression. Je n'ai pas trouvé ici cette sorte de timidité que j'avais remarquée dans vos autres choses. Votre article m'a fait penser à un solide coup de poing sur la table. Cela prouve tout simplement que vous commencez à prendre conscience de votre valeur. Bravo, mon cher Valery, je suis heureuse de vous voir ainsi. Il me semble (à moi qui n'y connais pas grand' chose) que votre français s'est épuré et affermi " (lettre juillet – début août 1910)
Larbaud signera quant à lui un très bel article lors de la sortie de l'Atelier de Marie Claire :
"Marguerite Audoux n'avait jamais écrit pour le public, pour ces gens qui disent d'eux‑mêmes qu'ils « s'intéressent à la littérature » […] Marguerite Audoux avait toujours écrit pour les
lettrés, et c'était pour les lettrés qu'elle voulait continuer à écrire, et les lettrés, qui se distinguent du grand public (de ce que Voltaire appelait « le gros monde ») justement en cela que pour eux la mode n'existe pas et qui lisent Montaigne ou Rabelais avec plus d'intérêt que le dernier roman dont tous les salons parlent – les lettrés savent attendre sans oublier. " (Les Primaires , août 1922)
Cet ouvrage fait partie du catalogue consacré à Marguerite Audoux que nous venons de publier en ligne, il est disponible sur note site internet.