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Recueil composite de 11 pièces anti-jésuitiques

171698 x 155 mm

Intéressant recueil en reliure de l’époque

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Description

Recueil composite de 11 pièces anti-jésuitiques.
Parues entre 1716 et 1719, celles-ci témoignent de la période de crise qui suit la publication de la bulle Unigenitus et la fondation d'un parti "d'appelants" opposés à son approbation. Alors que, depuis le début de la Régence de Philippe d'Orléans en 1715, la France tend à favoriser les adversaires de la bulle, les jésuites sont tiraillés entre leur serment d'obéissance au Pape et leur allégeance au Roi de France.

Comprend :

· 1 - Les Intrigues secrettes des Jesuites, Traduites du Monita Secreta, Où son a joint L'Extrait de la Faculté de Théologie de Paris de l'an 1554 et La Prophétie de Sainte Hildegarde, morte en 1131.
Turin, chez Jacques Daniel, 1718. 66 pp. + table.
Célèbre pamphlet anti-jésuitique, présenté comme la traduction d'un pamphlet apocryphe, le Monita privata societatis Jesu. Un membre de la compagnie de Jésus y instruit ses frères quant à la manière de s'enrichir et de gagner en influence : s'attirer la bienveillance de veuves fortunées, diffamer les membres des autres ordres...
On attribue généralement l'ouvrage à Jérôme Zahorowski, jésuite polonais qui fut exclu de l'ordre en 1611. Le Monita secreta paraît pour la première fois en 1614 à Cracovie (fausse adresse de Notobirga) ; les jésuites tentent d'en racheter les exemplaires en circulation, mais en vain : 22 éditions, en 7 langues, paraissent au cours du XVIIe siècle.
Cette édition est enrichie de 2 autres textes apocryphes anti-jésuitiques : une condamnation de l'ordre par la faculté de Paris en 1554, et une prophétie de Sainte Hildegarde prédisant la chute de l'ordre. Quérard X, 563; Barbier IV, 1316; Jammes, cat. Le Bûcher bibliographique, n°360.

· 2 - Instruction aux princes sur la manière dont se gouvernent les Jesuites par un Religieux désintéressé. Traduite de l'italien.
Sans lieu ni éditeur ni date [1716]. Titre, avertissement, 41 pp.
Première édition en français. L'originale italienne aurait paru en 1617 chez Pandolfo Malatesta (1617) sous le titre "Instruttione a Principi [...]".
"Les Jésuites ont toujours été ce qu'ils sont aujourd'hui. L'ambition et le désir de dominer, ont toujours fait le caractère propre de cette compagnie [...]"

· 3 - Arrest de la cour de Parlement de Bretagne, rendu sur la remontrance de Monsieur le Procureur general du Roi ; qui condamne comme fausses, scandaleuses, contraires aux Libertez de l'Eglise gallicane, & pernicieuses à l'Etat, plusieurs propositions enseignées en 1716. par les Jesuites du college de Rennes
Rennes, Veuve de François Vatar, 1718. 25 pp. 2e édition ; l'originale avait paru sans nom en 1717. Les propositions du Père jésuite Andry sont en latin, sans traduction.

· 4 - Théophile Raynaud [John Floyd]
La censure du symbole des apôtres- Pour montrer qu'on peut tout condamner quand on veut, et que les ouvrages les plus orthodoxes ne seront pas à couvert des censures, s'il est permis de donner des sens étrangers et ridicules aux propositions les plus exactes et les plus vrayes
Sans lieu ni éditeur, 1717. Titre, avertissement  30 pp. Texte en deux colonnes.
Composé en 1631 par le jésuite anglais John Floyd et diffusé sous le titre Censura in Symbolum Apostolorum, cet ouvrage d'une mauvaise foi intentionnelle, réfutant point par point le Symbole des Apôtres, vise à démontrer que l'on peut tout condamner en jouant sur la signification des mots. Le texte est traduit en français par Théophile Raynaud, puis circule à nouveau après 1713 suite à la promulgation de la bulle Unigénitus.

· 5 - Arrests rendus par les differens parlements du Royaume contre plusieurs libellés Jésuitiques, erronez et séditieux, publié depuis a Déclaration du 7 octobre 1717 avec La fameuse pièce en vers du P. du Cerceau, brûlée par le Bourreau à Dijon et quelques Ecrits nouveau et curieux qui ont rapport à ces matières.
Sans lieu ni éditeur ni date. [1] f. - 76 pp.
Première édition collective ; ce recueils d'arrêt concerne notamment un libelle en vers à propos de la bulle Unigenitus, La Constitution Unigenitus rejetée depuis plusieurs siècles, attribué au Père jésuite Jean-Antoine du Cerceau et condamné au feu par le Parlement de Dijon ; la pièce en question est reproduite et accompagnée d'une réponse en vers.

· 6 - Arrest de la cour du Parlement de Flandres contre un Libelle séditieux intitulé : preservatif contre le feu du Schisme qui commence à S'allumer à Douai, & contre quelques autres écrits, ou chansons manuscrites & imprimées.
Sans lieu [Douay], ni éditeur, 1719. 4 pp.

· 7 - Sentence du Présidial de Mâcon, qui condamne une Libelle Jésuite, calomnieux et & séditieux contre M. l'Évêque de Mâcon & autres Appellans, intitulé : Lettre d'un Ecclésiastique du Diocèse de Mâcon, employé dans un Diocèse étranger &c. , à être déchiré et brulé par l'Exécuteur de Hautre-Justice.
Sans lieu [Mâcon], ni éditeur, 1719. 4 pp.

· 8 - Question curieuse et du temps . S'il est plus sûr de se confesser aux Jésuites, les héros des acceptants de la bulle Unigenitus , & à leurs adhérents, qu'aux Curez, Chanoines, & autres Prêtes Séculiers & Réguliers sans nombre, qui avec plus de trente Évêques Catholiques, &  les plus savantes Universités, ont appellé de cette même Bulle, au futur Concile général
Sans lieu [Mâcon], ni éditeur, 1719. [1] f. - 17 pp.

· 9 - Nouvelle Pratique du confessional selon la nouvelle Doctrine enseignée par R. P. Salton, dans le collège des Jésuites de Poitiers, & dénoncé à la Faculté de Théologie de la même Ville
sans lieu ni éditeur, 1718
48 pp., rognées et pliées pour les adapter au format in-12° (perte de la pagination à la majorité des feuillets)

· 10 - Lettre des RR. PP. Capucins au Reverend Pere Tellier, revue, corrigée, augmentée.
à Monomotapa : chez la veuve Unigenitus, 1716
[1] f. - 24 pp.
Libelle en vers dirigé contre Michel Le Tellier, père jésuite confesseur de Louis XIV : ennemi du cardinal de Noailles qui comptait parmi les "appelants", Le Tellier fut soupçonné d'avoir encouragé la promulgation de la bulle. Malgré la mention "revue, corrigée, augmentée", il ne semble pas exister d'édition antérieure.

· 11 - Le Petit-Père André de retour de l'autre monde
Sans lieu ni éditeur, 1716
24 pp. Curieuse pièce anti-janséniste :  un "marquis petit-maistre", dans une missive à une demoiselle, raconte qu'il a été hanté par le spectre du prêtre André Boullanger, renommé pour le caractère burlesque de ses prédications. "Je vois le Père tomber à la renverse, faire une culbute des plus prompte s& des plus terribles ; & déjà il a disparu. Imaginez-vous dans quel état il me laissa, & quel etoit mon trouble et ma frayeur. Vive leçon contre le Jansénisme ! Si je m'y frotte jamais, je veux bien qu'on me coupe les deux oreilles."

In-fine sont reliées 5 pp. de table manuscrites à l'encre brune. Plusieurs pièces annoncées à la table puis barrées ont été supprimées. On note également l'absence du Recueil de pièces touchant l'histoire de la compagnie de Jésus du père Jouvency annoncé à la table.

Turin - Rennes - Douay - Mâcon,Chez la Veuve de François Vatar,Jacques Daniel,1718, 1719.In-12, Relié,98 x 155 mm,[2] ff. - 68 pp. - [1] f. + [2] ff. - 41 pp. + [1] f. - 25 pp. + [3] ff. - 30 pp. + [1] f. - 76 pp. + 4 pp. + 4 pp. + [1] f. - 17 pp. + 48 pp. +[1] f. - 24 pp. + 24 pp. + [5] pp..

Reliure de l’époque, veau brun moucheté, dos à nerfs orné de filets dorés et petits fers dorés dans les caissons, titre doré sur pièce de maroquin rouge, date en pied. Encadrement d’un filet à froid sur les plats, roulette dorée sur les coupes, tranches mouchetées de rouge, signet. Ex-libris manuscrit à l’encre « Marie Charlotte Delounier D’Etogeon » au titre de la première pièce. Accrocs aux mors du plat inférieur.