Description
ÉDITION ORIGINALE ornée d'un beau frontispice macabre sur Chine appliqué par E. Tavernier.
UN DES 12 EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS SUR CHINE avec deux états du frontispice, après 2 ex. sur parchemin, suit un tirage courant non numéroté.
Récit d'anticipation se présentant comme le rapport, sous forme de lettres, d'une expédition archéologique venue de Nouméa, à l'oeuvre sur le site de la capitale française en 4875, après "l'incroyable violence du cataclysme qui a boulversé tout le vieux monde et auquel [Nouméa] a eu seul le privilège d'échapper":
"C'était bien Paris; nul de nous n'en douta ; ces ruines grandioses étaient bien le tombeau de la reine du vieux monde. Sa tête orgueilleuse plane encore au-dessus de ces espaces désolés. Dans une vallée, dont nos yeux pouvaient à peine embrasser l'étendue, se dressaient pêle-mêle des dômes, des colonnes, des portiques, des flèches élancées, des combles immenses, des frontons, des statues, des chapiteaux, des entablements, des crêtes, des corniches ; et à notre gauche nous voyions se profiler, fier et hardi sur le ciel noir, le couronnement de l'arc triomphal élevé par un des derniers Poléons de la France à la gloire de ses armées."
Les nombreuses erreurs d'interprétation commises par les savants ne pourront que susciter l'amusement et constituent tout le sel du récit. On lira par exemple, sous la plume de M. Legendre, rapporteur:
"[...] on ne peut douter que les français aient été gouvernés pendant quelques années par une femme nommée République. N'est-il pas tout naturel qu'une statue lui ait été élevée, et qu'elle y soit représentée à cheval, revêtue d'une armure et couronnée de lauriers ?"
Administrateur à la bibliothèque Mazarine, Alfred FRANKLIN (1830-1917) était aussi un bibliographe et historien prolixe, spécialiste de l'histoire de Paris ; il rééditera cet opuscule en feuilleton sous le titre Paris dans 3000 ans, puis l'augmentera et l'actualisera en 1908, chez un éditeur moins confidentiel, sous un autre titre, Les ruines de Paris en 4908.
Rare sur papier de Chine , qui laisse, comme souvent, naître quelques piqûres.
Piqûres, petites fentes en tête de mors.