Description

Important dossier concernant Cristobal, pièce en 3 actes de Charles Exbrayat, créee le 15 mai 1943 au Théâtre Montparnasse. Avec un manuscrit autographe inédit, des photographies de scène, un programme, des reproductions photographiques des maquettes des décors et costumes, et une correspondance.

Charles Exbrayat fait ses débuts comme auteur dramatique avec Aller sans retour, jouée sans grand succès à Genève. Il donne ensuite La Fille du jardinier, mise en scène par Marcel Herrand au théâtre des Mathurins. Cristobal, vie de Christophe Colomb en un prologue et trois actes, est sa troisième pièce ; la même année, on jouera son Annette ou La Chasse aux papillons au jeune Colombier. Dialoguiste pour le cinéma, auteur déjà de quelques romans, Exbrayat n'avait sous l'Occupation pas commencé à creuser le filon de la littérature policière qui ferait sa renommée.
Jean Dacante, directeur de la Compagnie d'Art dramatique, choisit Cristobal pour sa toute première mise en scène. La pièce, créée le 15 mai 1943 au Théâtre Montparnasse Gaston Baty, rencontre un certain succès : la critique, globalement, loue la performance nuancée de Lucien Nat (Colomb), les costumes, les décors, le bon goût du metteur en scène et l'ampleur du sujet ("Cristobal fait passer sur la scène française le souffle du large", Le Théâtre, 27 mai 1943). D'autres reprochent à Exbrayat son choix d'un sujet historique bien connu dont découle un spectacle "sans imprévu ni surprise" (France Socialiste 3/6/1943). Cristobal connaîtra 100 représentations.

Le dossier comprend :
- Un MANUSCRIT AUTOGRAPHE INÉDIT DU 3eme ACTE de la pièce [1] ff. - 16 pp. manuscrites à l'encre bleue. Feuillets effrangés.  Colomb, vieillissant, cherche désespérément à obtenir du roi Ferdinand une reconnaissance financière et le titre de vice-roi des Indes - c'est dans ces circonstances qu'Amerigo Vespucci lui apprend qu'il n'a pas touché aux Indes, mais à un nouveau continent. Quelques ratures et corrections. La toute fin de la pièce a également été modifiée pour les représentations :  les journalistes du Petit Parisien (24/5/43) et de La Gerbe (3/6/1943) citent en effet une réplique différente de celle consignée dans le manuscrit.
- 16 photos de scène (239 x 179 mm), tirage argentique de l'époque sur papier mat. Une avec un envoi du régisseur Maurice Fraigneau. Signés studio Harcourt dans le négatif. Tirages argentiques de l'époque. Tampon au dos : Pierre Jamet.
- Petit programme du Théâtre Montparnasse Gaston Baty  ([4] ff., 100 x 131 mm) avec un texte de Jean Darcante, une reproduction de la maquette de Couallier pour le décor de l'acte II, et un texte d'Exbrayat sur Christophe Colomb
- 2 reproductions photographiques de dessins R. PH. Couallier, projets pour les décors de la pièce, qui seront réalisés par Jean et Émile Bertin. 230 x 143 mm ; 230 x 172 mm ; tampon : photo Pierre Jamet. Avec une photographie de décor. 230 x 168 mm, tampon au dos : Louis Silvestre.
- 7 reproductions photographiques (une en double) de maquettes de costume par Rosine Delamare : Colomb, Soeur Marie des Anges, Pinzon, Diego, Juan de la Cosa, le marin

Et la correspondance du metteur en scène, Jean Darcante. Avec :
- 3 cartes et 4 télégrammes d'encouragements envoyés avant la 1ère : Rosine Delamare (actrice et costumière pour la pièce), France Ellys (actrice), Christian Casadéus (comédien et directeur de théâtre)... 7 ff. de formats divers.
- 6 lettres et une carte de compliments : Roger Régent (journaliste et critique de cinéma), Jean Berger (acteur)... 8 ff. de formats divers.
- Lettre autographe signée de Michel Florisoone, historien de l'art et conservateur, à Jean Darcan ; Florisoone y demande une photographie de la mise en scène de Cristobal pour le fascicule Un an au Théâtre (1 f. recto). Avec une copie de la réponse tapuscrite de Darcan (1 f. recto). Une notice sur Cristobal paraîtra en effet dans l'opuscule de Florisoone et Raymond Cogniat :

"pour conserver à une pièce dont le dénouement est , dès le lever du rideau , connu et qui refuse d'avance tout secours à la surprise , un intérêt suffisant , il faut une grande perfection de forme et une entière sûreté de pensée"