Description
ÉDITION ORIGINALE et premier tirage (sans mention de mille).
Préface de Paul Adam.
Premier roman l'auteur, publié sous le pseudonyme d'Olivier Seylor, Les Maritimes sont inspirées par son expérience de marin basé à Toulon. L'ouvrage "[d'] un observateur ayant vécu dans le monde de la marine militaire qu’il décrit et que ce livre révolutionne" - (Le Figaro, 26 novembre 1901) - connut un succès notablement entretenu par les polémiques qu'il provoqua. Roman à clefs qui dissimule à peine les identités derrière des pseudonymes transparents, Les Maritimes menèrent l'auteur devant un conseil d'enquête afin de "répondre d’un manquement grave contre la discipline", son roman "contenant des insinuations injurieuses et outrageantes pour des oficiers de marine et visant un certain nombre de vos chefs dont les noms sont déigurés, juste ce qu’il faut pour les mieux faire ressortir". Diraison est contraint de quitter la marine après sa mise en réforme le premier janvier 1902, mais cette décision n'étouffe aucunement le scandale ; l’ouvrage connaît en effet très rapidement un énorme succès "dans la marine et dans les ports", le Figaro annonçant le 23 décembre que le vingtième mille de l’ouvrage vient de paraître, tandis que le Journal du Dimanche rappelle deux mois plus tard que l’ouvrage en est à sa cinquantième édition. Signant sous le patronyme Olivier Diraison-Seylor, l'auteur publia ensuite une douzaine d'ouvrages, jusqu'au déclenchement de la Première Guerre Mondiale. Affecté à de nombreuses missions dangereuses - il dut forcer plusieurs portes pour participer au conflit - il est promu lieutenant et participe à l’assaut du bois de Navet, où il est abattu en juin 1916.
L'exemplaire est exceptionnellement truffé de deux pièces autographes montées sur onglets :
- La clef qui permet de connaitre la véritable identité des personnages (un feuillé plié de 250 x 160 mm, encore violette)
- Une lettre autographes signée datée du 22 mars 1915 (2 pages sur un feuillet, 210 x 265 mm, encre noire) :
" Monsieur le Président, Messieurs du Comité
Voici la dernière requête que vous recevez de moi. Je pars le corps expéditionnaire d'Orient, parmi le 8e mixte sénégalais, d'ailleurs simple volontaire toléré, puisque je demeure inexplicablement le seul français à qui soit refusé le droit de revers proprement et réglementairement. […]
Messieurs, et particulièrement Monsieur Gefffroy, peut-être voudrez-vous plus tard vérifier ce que j'ai souffert bouche close, à cause que je ne songeais qu'à l'avenir d'une charmante petite chose - et peut-être quand vous me saurez mort bien mort, remplissez ce voeu que je vous lègue : faire graver mon nom sur le marbre de mon petit Alain Cimetière de Bagneux, 26 eme division Allée des Ormes de Clemmer.
Merci Diraison-Seylor.
Bel ensemble.
Quelques plis de lecture au dos, bon état.