Description
ÉDITION ORIGINALE en reliure de l'époque de ce recueil de 4 poèmes, hommage d'un goût burlesque à la Révolution de 1830 et aux 3 Journées de Juillet dédié par l'auteur à Louis-Philippe.
Au cours d'une étroite collaboration avec Joseph Méry, Auguste Barthélémy fit paraître nombre de satires mordantes sur Napoléon et la famille impériale dont la dernière, "Fils de l'homme", dirigée contre le Duc de Reichstadt, lui valut 1000 francs d'amende et 3 mois de prison (et ce malgré un plaidoyer en vers qui suscita l'enthousiasme de l'auditoire).
Libéré lors de la Révolution de juillet, Barthélémy reçut de Louis-Philippe une confortable pension de 1200 francs. Cela ne l'empêcha pas de poursuivre ses ministres dans une série de poèmes satiriques parus dans l'hebdomadaire La Némésis. Le roi suspendit sa pension mais l'on supposa, la publication de Némésis ayant été interrompue, qu'on avait également acheté son silence. Au cours des années qui suivirent, Barthélémy ne publia que peu. C'est dans ce contexte que paraît Cinquième anniversaire. Le périodique La Mode raillera les changements d'allégeance du poète, allant jusqu'à l'accuser de collaborer avec Jean-Charles Persil, ministre de la Justice et des cultes dont la dureté était proverbiale :
Il y a en ce moment une sorte de recrudescence dans le cynisme des apostasies. En même temps que certain conseiller de la cour royale condamnait, sans baisser le front, le noble comte de Kergorlay, un renégat d'un autre genre, le sieur Barthélémy, l'ancien Républicain de La Némésis, actuellement très humble serviteur et SUJET, produisait au grand jour une nouvelle palidonie de sa composition. [...] nous soupçonnons fort Monsieur Barthélémy de s'être entendus avec les limiers-Persil, pour attirer, au moyen de ces hameçons dynastiques, La Mode et autres feuilles de la mauvaise presse, sous la mitraille des lois d'intimidation : mais nous savons notre code ; et le premier garde national du sieur Barthélémy ne nous arrachera pas la moindre plaisanterie justiciable de Cayenne.
Reliure de l’époque. Demi-basane brune. Dos lisse avec décor doré, titre doré. Pâle mouillure en fin d’ouvrage.