Description
PROJET TAPUSCRIT D’UN ROMAN-DIALOGUE INÉDIT PROVENANT DES ARCHIVES DE MICHEL AUDIARD.
Projet présenté sous forme d’un échange libre en Audiard et son éditeur : "c'est presque de la tragédie antique, il y a unité de lieu, unité de temps et unité d'action. Ça se passe en une nuit, en cinq heures. "
"Le premier personnage, c'est le cerveau, qui a eu l'idée de ce coup, il s'appelle TROUT. C'est un monsieur dont on ne sait pas très bien ce qu'il a fait avant. Il a vécu de petits expédients. C'est pas du tout un méchant, c'est une espèce d'illuminé. De temps en temps il a une idée qui lui paraît absolument merveilleuse, il n'a qu'une idée, c'est de la mettre en exécution.
Il est aidé là, dans le bouquin, par trois autres personnes.
Un deuxième qui s'appelle FINCH et c'est assez cocasse quand on pense que Finch en anglais c'est un pinson, c'est donc un petit oiseau. Or le personnage ressemble à peu près autant à un petit oiseau que Gérard Depardieu à un petit rat de l'Opéra. En permanence, à chaque fois qu'on prononce son nom, il y a déjà ce petit clin d’oeil. […]
Il y a un troisième personnage qui s'appelle ROBUCK, et là aussi c'est curieux parce que c'est un chevreuil Roe-buck et c'est pas du tout un chevreuil. C'est un monsieur sans grâce qui lui n'a rien dans la tête, il n'a rien non plus dans les bras, c'est vraiment le mollusque qu'on traîne derrière soi, je ne dirais pas par amitié mais presque. Et alors qui, évidemment, dans toutes les circonstances et dans toutes les missions qu'il peut avoir, se met dans des situations épouvantables.
Et puis alors, le quatrième lascar, c'est une femme. Elle s'appelle ANABELLE, c'est une ancienne esthéticienne, fume cigarette sur cigarette, en les allumant l'une après l'autre qui, quand on est en train de faire ce qu'ils sont en train de faire, représente un inconvénient parce qu'elle a toujours les mains occupées ou par un briquet ou par un mégot ou par une cigarette. »
Se rencontrant par hasard, dans une «ente aux enchères, ces quatre petites frappes décident de faire main basse sur les bagages perdus proposés par les compagnies aériennes. L’échec cuisant - les valises étaient vides - ne les arrête pas, et la bande d’ingénus met en place diverses escroqueries ratées, dont le brillant projet de revendre toutes les oeuvres d’art d’un musée new-yorkais. Ils ne réussiront qu’à négocier trois oeuvres grâce à la pitié du gardien qui souhaite récompenser leur effort. Audiard propose ensuite quelques péripéties cocasses qui leur permettent de ne pas se faire prendre, mais "enfin, on sent qu'ils retombent dans la médiocrité, finalement. Dans la médiocrité."
Ce roman n'est resté que sous forme de projet.
De la bibliothèque de Michel Audiard, tampon sur le contreplat.
Plat légèrement frotté, autrement exemplaire en parfait état.