Si il est une énigme centrale pour les exégètes de Lautrémont, à l’origine d’hypothèses souvent contradictoires, c’est probablement le mystère Dazet.

Premier dédicataire des Poésies I – première version des Chants du Maldoror (1868) – Georges Dazet (1852-1920), camarade de collège  d’Isidore Ducasse à Tarbes, est une figure importante du Chant I. Appelé par son nom dans la première version, il devient D… dans la suivante, avant de disparaître dans la version définitive, métamorphosé en épithètes animaliers plus au moins grotesques. En l’absence de témoignages directs sur la relation entre Dazet et Ducasse, les artéfacts ayant appartenus à Dazet ont particulièrement intrigué les chercheurs, en premier lieu desquels Jean-Jacques Lefrère, qui, en analysant minutieusement les archives de la famille Dazet, découvrit, en 1977, la seule photographie connue de Lautréamont. 

Nous proposons ici un extrait de ces archives, ensemble exceptionnel comprenant, des ouvrages de prix reçus à Tarbes par l’élève Dazet, une lettre à sa mère, une pièce et un poème inédits, des poèmes qui lui sont dédiés et une photographie unique où l’on découvre les  « yeux de soie » qui fascinèrent tant Lautréamont.