Description

Portrait d'Émile Zola réalisé  par Étienne Carjat pour La Galerie Contemporaine, tiré en photoglyptie et contrecollé sur carton.

John Grand-Carteret, dans l'introduction de son Zola en images, cite ce portrait parmi les images les plus emblématiques de Zola : "il y a le Zola amaigri ; il y a le Manet de 1868 qui , comme coupe de physionomie , se retrouve dans le Carjat de 1876, mais avec le nez moins accentué [...]"

Procédé de reproduction et d'impression photo-mécanique, la photoglyptie ou woodburytypie (du nom de son inventeur Walter Bentley Woodbury) est presque impossible à distinguer du tirage argentique ;  d'un coût bien moindre, elle connut un immense succès commercial.
Dans les années 1870, l'éditeur Ludovic Baschet s'associa aux établissements photographiques des la maison Goupil & cie pour développer un processus dérivé de la photoglyptie et fonda La Galerie contemporaine, qui commercialisait des portraits des grands hommes du temps aux pri d'1,5 francs pour un tirage à part. Entre 1876 et 1878, ces portraits furent réunis en 5 volumes in-folio.
Baschet fit pour ce projet appel aux photographes les plus célèbres de l'époque, dont Nadar et Carjat.

Ami de Baudelaire, de Verlaine et de Rimbaud, Étienne Carjat réalisa de ce dernier un célèbre portrait. Mais les deux hommes, membres du groupe artistique des "Vilains Bonshommes", se brouillèrent un an plus tard lorsque, à la suite d'une querelle, Rimbaud blessa Carjat avec une canne-épée : de colère, Carjat effaça les négatifs sur verre de ses portraits du poète. Il contribua à la Galerie Contemporaine, en plus de son cliché de Zola, une photographie bien connue de Baudelaire ou encore de Dumas père.