Description
ÉDITION ORIGINALE.
Exemplaire du service presse. Il existe des tirages en grand papier.
Envoi autographe signé à Pierre Drieu la Rochelle :
"à Pierre Drieu la Rochelle
cette histoire d'un
homme qui devrait bien
lire "Genève ou Moscou"
cordialement
Duhamel
Octobre 29"
Duhamel et Drieu la Rochelle, vétérans de la Grande Guerre, occupent tous deux une place de choix dans le milieu littéraire de l'entre-deux guerres : Drieu, qui a déjà publié son Feu Follet, est en mai 1934 décoré du prix Renaissance de la nouvelle tandis que Duhamel, grâce notamment au succès de la Chronique des Pasquier, est reçu en 1935 à l'Académie Française. Sous l'Occupation, pourtant, leurs positions divergent : alors que Duhamel fait face à la faction pétainiste de l'Académie, Drieu soutient fermement le régime. Jean Cassou (Une vie pour la Liberté), rapporte :
Georges Duhamel m'a raconté avoir rencontré ce même Drieu pendant l'Occupation et lui avoir dit : "Drieu... Vous savez, Drieu, ce que vous faites en ce moment ?" L'autre avait eu un geste vague, un peu désolé : "Oui, oui... évidemment... Mais vous comprenez, je suis à présent trop engagé... Je ne peux plus reculer..."
Drieu, pour sa part, reconnaît approuver la décision d'interdire à Vichy l'oeuvre de Duhamel : "Ce n'est pas parce qu'on est un grand écrivain qu'on peut prétendre échapper aux suites des opinions politiques qu'on manifeste", explique-t-il à Léautaud (Journal Littéraire, 6 décembre 1940). Ce qualificatif même de "grand écrivain" est à nuancer, puisqu'il confiera, toujours à Léautaud, n'avoir "aucun goût pour la littérature de Duhamel." (19 juin 1941)