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Lettre autographe signée à François Diroys

1672

BELLE LETTRE SUR LES ORAISONS FUNÈBRES

1 500 

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Description

BELLE LETTRE SUR LES ORAISONS FUNÈBRES

"A Versailles, 20 novembre 1672.

Monsieur,

J’ai reçu par M. le curé de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, votre lettre du 24 ; celle que je me suis donné l’honneur de vous écrire par l’ordinaire de vendredi, vous instruira à fond de mes intentions. Il n’y a plus après cela qu’à vous lasser faire comme vous avez commencé, puisque vous entrez si bien dans l’affaire. Je n’ai point encore de réponse du paquet de M. De Blancey, où je croyais avoir mis ma lettre pour vous, dont, j’ai reçu la réponse.

L’oraison funèbre de Madame la princesse de Conti est en effet une pièce pleine de piété et d’éloquence : elle a été fort estimée, et je sais que l’illustre prélat qui l’a faire sera très à l’aise qu’elle soit approuvée encore Cour. Puisque vous désirez avoir celle que j’ai faite pour Madame, j’en envoie quelques exemplaires pour vous à M. le curé de Saint-Jacques. Vous verrez qu’on y a imprimé ensemble celle de la mère et de la fille. Vous me ferez grand plaisir de les présenter de ma part à Monseigneur le cardinal Sigismond, et au R.P. Maître du sacré Palais. Si vous jugez que le présent en soit agréable à quelques autres, vous le pourrez faire même en mon nom ; je remets cela à votre prudence.

J’ose vous demander encore vos soins pour notre version. Si vous jugez, quand les choses seront résolues, que je doive faire quelques présent de livres, ou autres choses semblables, au traducteur, et quelque honnêteté aux imprimeurs pour les encourager à bien faire, vous me le manderez, s’il vous plait ; et je pense vous l’avoir déjà dit par ma précédente. Il ne reste qu’a vous dire que M. l’abbé de Montagu à fait une version anglaise de mon Exposition, qui est déjà imprimée : vous le pouvez dire au P. Irlandais, dont vous me parlez. Pour la latine, on y a déjà travaillé ici ; je la reverrai, et nous en parlerons quand l’italienne sera faire.

Je trouve fort à propos de mettre les passages de l’Écriture en latin. Mais en use-t-on de la même manière de ceux qu’on mêle dans le discours, et de ceux qu’on cite expressément ? Je vous le laisse à décider selon l’usage du pays ; mais surtout l’exactitude dans la version. Je suis de tout mon coeur, votre très humble et très affectionné serviteur.

J. Bénigne, a. é. De Condom."

Docteur de Sorbonne, théologien François Diroys ou Dirois (1625 - 1690) fut une personnalité catholique de la Manche.  Maîtres des Petites écoles de Port-Royal, comme ses frères Étienne et Pierre, il suivit les cours de théologie du père Louis Thomassin.  Il s'éloigne de ses amis de Port-Royal, polémique durement avec Antoine Arnauld et Pierre Nicole, et devient tardivement docteur de Sorbonne en 1666. Il devient ensuite le théologien du futur cardinal César d'Estrées, et  l'accompagne à Rome à plusieurs reprises et où rencontrera  Gottfried Wilhelm Leibniz. Il est l'auteur des  Preuves et préjugés pour la Religion Chrétienne et Catholique contre les fausses religions et l'athéisme (1683).

Correspondance de Bossuet. Tome 1 : 1651-1676, novembre 1672; n°68, 267-270.

1672.In-8,3 pages.

Trace de mouillure.

Bio

Jacques-Bénigne Bossuet

(Dijon, Royaume de France : 27 septembre 1627 – Paris, Royaume de France : Décès 12 avril 1704)

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